Changer d'année sur  ... le Causse Méjean  : page 2/3

Quelques jours pour changer de l'ordinaire, de la routine.
Mais le voyage est aussi une part de la destination ...


Le matin du 31 décembre, je traverse le Causse en direction des falaises.
Les points d'eau, lavognes, sont en grande partie prises par les glaces.

Dès que l'on s'approche des habitations éparses, quelques oiseaux ...
Comme le Moineau domestique, Passer domesticus, de la famille des Passeridae.

Ou bien ces deux Bruants jaunes, Emberiza citrinella, de la famille des Emberizidae.

Le calme du causse ... en hiver.

Sur ce plateau calcaire, les pins sont nombreux, et par endroits omniprésents.
On constate de nombreux nids de soie abritant les chenilles de la "Processionnaire du pin".

J'ai dérangé quelques chenilles (une vingtaine) abritées dans un des soyeux refuges ...
Elles sont à leur 4ème stade de croissance (5 stades en tout) et se portent bien.
A la fin de leur croissance, en avril ou mai, elles sortiront pour s'enfouir dans le sol.
C'est sous terre qu'aura lieu la nymphose (chrysalide) et l'émergence du papillon (imago).
J'espère pouvoir assister à ce spectacle naturel au printemps ...

Tous les déplacements se font en procession, chaque chenille étant en contact avec la précédente.
(image du 6 avril 2011 à Neuville sur Ain)

L'imago a une vie très courte (quelques jours pour le mâle).
(Image du 24 juin 2017, à Hotonnes, Ain)
Thaumetopoea pityocampa, de la famille des Notodontidae.

Malgré quelques haltes, rien à voir ...
Sinon un Corneille noire, perchée au sommet d'un menhir.
Il existe plusieurs mégalithes sur le causse, menhirs, dolmens ou tombes.
Ces "monuments funéraires" ne sont apparus que vers 3500 av J.C. dans la région.

Paysages apaisants ...

Le bord du Causse Méjean, au-dessus des gorges de la Jonte.

C'est là que je m'installe pour passer un bon moment de contemplation.
A mon arrivée, l'envolée d'une dizaines d'Accenteurs alpins !

Un ciel clément, de toute beauté.

De longs moments, juste à profiter du soleil, et d'une température douce.
En face, le Causse noir ...

Vers 14H, la quiétude est embellit par la présence assez soudaine de nombreux oiseaux.

1 : Le Vautour fauve, Gyps fulvus, de la famille des Accipitridae.
Ce sont les plus nombreux, qui arrivent les premiers.
On ne passe pas de séjours sur le Causse sans en apercevoir !

Avec une envergure de 2m50, ces magnifiques planeurs sont un régal à observer.
Un oiseau qui avait disparu des causses au milieu des années 40.
De 1981 à 1986, une soixantaines d'oiseaux ont été réintroduits dans ces espaces favorables.


Depuis plusieurs centaines de couples animent avec bonheur les gorges et les falaises.

2 : le Vautour moine, Aegypius monachus de la famille des Accipitridae.
Pour ma part j'en ai vu 2, mais sans spécialement les chercher parmi les oiseaux tournoyants.
C'est un oiseau un peu plus grand que le précèdent, avec 2m70 d'envergure.


3 : l'Aigle royal, Aquila chrysaetos, de la famille des Accipitridae.
C'est une belle surprise de constater la présence de 2 aigles royaux parmi toute cette agitation.

Les profondes gorges (Tarn, Jonte et Tarnon) qui encerclent le causse sont des habitats favorables.


Une silhouette différente, en particulier la queue en losange, attire le regard !
C'est le Gypaète barbu, Gypaetus barbatus, de la famille des Accipitridae.

D'autant que les 2 oiseaux présents s'approchent et font des cercles très proches de moi !

Ici un bel adulte qui a bien failli sortir du cadre de la photo.
(mon téléobjectif photo a un problème mécanique, qui souvent décale l'image)

Vont suivre des situations presque inimaginables ...
Des oiseaux, les plus grands d'Europe avec jusqu'à 2m90 d'envergure,
qui me visitent à quelques mètres seulement ! ?

Bien sûr ces oiseaux sont bagués, équipés de balises, et suivis par les ornithologues.
Depuis 2012, au moins 7 Gypaètes ont été relâchés pour repeupler les grands causses.

Des émotions intenses ... qui subliment les connaissances acquises au cours du temps.
Quand on apprend sur notre nature, observe avec curiosité et respect, on éprouve souvent des sentiments forts.
Il est probable que c'est la même chose selon ses passions ...

La tête sombre et le ventre plus clair nous montre que l'on est en présence d'un jeune.
Ces oiseaux n'ont leur plumage adulte qu'à l'âge de 5 ans.
La teinte orangée provient des bains de boue ferrugineuse qu'il prend de temps en temps.

Je suis allongé sur le dos, pour prendre quelques photos.
Ce jeune fait surement preuve de curiosité en me survolant à 5 m de hauteur.
C'est l'occasion de remarquer qu'il tient un os avec ses serres !
Effectivement, sa nourriture est composée d'os prélevés sur les cadavres.
Il peut avaler des os de 30 cm de longueur.
Sinon, il les brise en les lâchant sur des rochers.

Je constate aussi que parfois Aigle royal et Gypaète barbu ne font pas bon ménage.

Il y a quelques poursuites ... l'antagonisme est partagé.
Vers 16H, tout ce monde s'éloigne, vers d'autres lieux.
Ce sont 2 heures inoubliables (grâce aux photos !) sans pensées parasites, juste des émotions.
Ces moments exempts de préoccupations sont rares et laissent une sorte de joie, de satisfaction.
Causse toujours ... il en restera quelque chose !

Encore une fois, le Causse a tenu ses promesses ...
Il y a des lieux comme ici où la solitude est naturelle.

Une dernière journée de 2017 enchanteresse ...

Évidemment ... les moutons, qui ont fait ce paysage, sont bien présents.

Depuis 2012, le Loup est présent sur le Causse, les moutons étant leur principale "ressource".

La nuit arrive trop vite à cette période (et  le jour trop tard !)
Ce soir là, la lune était dissimulée derrière les nuages.

Une nuit au calme ... un peu loin des agapes des réveillons festifs !
D'ailleurs, on fête quoi ? ... ce soir là.

On termine le voyage ?  : page 3/3
ou bien ...
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